A la découverte du Superbowl

FOOT US,

DES PAINS ET

DU JEU

NICOLAS ROUYER -

À l’occasion du Super Bowl, Europe1.fr vous présente le football américain, un sport total.

Le football américain

Le refrain concernant le football américain est connu : trop compliqué, trop long, trop d'argent, trop de dopage, trop de morts précoces. Toutes ces accusations ne sont pas infondées. Mais, au-delà des critiques faciles et par-delà l'océan Atlantique, le football américain reste un sport passionnant. A quelques heures de la 49e édition du Super Bowl, finale du championnat NFL (National football league) qui oppose dimanche 1er février à Phoenix les Seattle Seahawks, tenants du titre, aux New England Patriots, Europe1.fr vous propose une plongée au cœur d'un sport qui associe la tête et les jambes, l'espace et le temps.

Cela saute aux yeux. Le football américain est l’enfant du rugby et du football, tous deux importés d'Angleterre aux Etats-Unis dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Il s'est développé et a muté sur les campus américains, ce qui explique aujourd'hui l'énorme impact du foot universitaire outre-Atlantique.

Du rugby, le football américain a hérité les plaquages, la ligne d'en-but, les poteaux. Du foot, il reste les 11 joueurs de champ et... le nom. En 1920, la NFL (National football league) est créée. Depuis, la toute puissante Ligue règlemente et vend le football américain dans le monde entier.

Le principe en défense

Logiquement, il s'agit d'empêcher l'attaque adverse de franchir les 10 yards – via plaquages, blocks, interceptions, etc. - et de la forcer à lâcher la possession du ballon.

Si l’équipe qui attaque n’a pas franchi les 10 yards après la troisième tentative, deux possibilités s’offrent à elle. Si elle est proche de l'en-but, elle tentera un field goal (coup de pied à trois points). Si elle est éloignée de l'en-but, elle procédera à un coup de pied de dégagement qui consiste à repousser l'équipe adverse le plus loin possible.

Ces deux actions sont considérées comme des quatrièmes tentatives. Ce qui fait qu'en réalité, 90% du temps, l'équipe utilise seulement trois tentatives pour franchir les 10 yards, la dernière consistant soit à marquer, soit à se dégager.

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Le principe en attaque

Non, le football américain n'est pas un sport compliqué. Une seule règle est à retenir : l'équipe qui attaque a quatre tentatives pour avancer de 10 yards sur le terrain (soit un peu plus de 9 mètres). Pour cela, elle dispose de deux moyens : la passe et la course.

Dans les deux cas, c'est le quarterback (l'équivalent d'un n°10 en foot) qui assure la mise en jeu et applique la tactique (il en existe des centaines et centaines...). Si, à l'issue des quatre tentatives, l'équipe a franchi 10 yards, elle bénéficie d'une autre série de quatre tentatives (un terrain mesure 100 yards).

L'objectif, comme au rugby, est de rejoindre l'en-but adverse et de marquer un touchdown (6 points + 1 ou 2 points en fonction du type de transformation choisie, au pied ou à la main). Deux grosses différences avec le rugby sont à relever : la passe se fait vers l'avant (une par action) et il n'y a pas besoin de plaquer le ballon au sol pour marquer.

L’icône. Tom Brady a forgé sa légende en trois ans. Entre 2002 et 2005, le quarterback des New Ebngland Patriots a remporté trois Super Bowl en quatre éditions. Depuis, ses Patriots et lui sont en quête d'une quatrième bague, qui peut tout changer dans la trace que laissera "TB" dans l'histoire. Une chose est acquise : depuis son arrivée dans la Ligue, Brady incarne la perfection au masculin "made in NFL". Homme de peu de mots, jugé un peu lisse, Brady forme avec le top model brésilien Gisele Bündchen l'un des couples les plus glamour au monde.

Le paria. La saison 2014 de NFL venait à peine de reprendre quand une vidéo montrant le running-back des Baltimore Ravens, Ray Rice, frapper sa fiancée, a déclenché un énorme scandale. D'abord suspendu deux matches, le vainqueur du Super Bowl 2013 a finalement été licencié par sa franchise. Le cas Rice a jeté un éclairage cru sur l'augmentation des violences domestiques chez les joueurs professionnels. Un autre coureur, Adrian Peterson, des Minnesota Vikings, fut privé de la saison 2014 pour mauvais traitement sur son fils de 4 ans.

La fratrie. Les Américains aiment les histoires de famille. Alors, vous pensez, deux frères, quarterbacks tous les deux, qui se succèdent au palmarès du Super Bowl... Les frères Manning, Peyton et Eli, ont remporté le "Big game" à un an d'intervalle, le premier avec les Indianapolis Colts en 2007, le second avec les New York Giants en 2008. Les deux gamins de Louisiane sont tombés dedans quand ils étaient petits. Leur père, Archie, a, lui aussi, évolué en NFL au poste de quarterback, mais sans jamais atteindre le Super Bowl. Les fils ont donc réalisé le rêve du père. Cela fera(it) un bon film.

Joe Montana. La légende. Joe Montana. Le nom claque comme une marque, sa marque. En un peu moins d'une décennie aux San Francisco 49ers, il a remporté quatre Super Bowl (1982, 85, 89 et 90) et décroché deux titres de meilleur joueur (espace) (89 et 90).

Il fut surnommé "Joe Cool" en raison de son sang-froid ou encore "The comeback kid" pour sa capacité à faire basculer une rencontre dans les derniers instants. A 31 reprises, Montana a ainsi permis à son équipe de l'emporter dans le quatrième quart-temps alors qu'elle était menée.

Parmi les moments les plus forts de sa carrière, on retient notamment la passe délivrée vers Dwight Clark face aux Cowboys, en finale de conférence lors de la saison 1981. Après 14 ans aux 49ers, Montana quitta la Californie pour les Kansas City Chiefs, où il effectua deux saisons et mit un terme à sa fabuleuse carrière en 1994

Sport éminemment visuel, le football américain, c'est du cinéma. Pas étonnant, donc, qu'un grand nombre de productions à Hollywood sacrifient à la scène de foot US.

Mais "le" film qui fait autorité en la matière, c'est bien évidemment L'Enfer du dimanche d'Oliver Stone, dont le titre original, Any given sunday (littéralement "chaque dimanche"), rend davantage compte de l'aspect grand-messe de cet incontournable rendez-vous télé dominical.

Fric, filles, fête... : le film est un condensé de la folie du foot, mais il rend compte aussi des valeurs de passion et de transmission qui irriguent ce sport, incarnées par le personnage de l'entraîneur joué par Al Pacino.

Dès sa naissance, le football américain est montré du doigt comme étant un sport violent. Sur la seule année 1905, on dénombre ainsi pas moins de... 19 morts !

Même si les équipements qui protègent les joueurs sont nombreux (casque, épaulière, protections sur les cuisses, les hanches, le coccyx, etc.), les risques sont encore réels.

Pour éviter les commotions cérébrales, la plaie de ce sport, les plaquages avec la grille du casque ou à retardement sont lourdement sanctionnés, parfois même a posteriori. Mais la multiplication des chocs, le surentraînement et le dopage expliqueraient l'espérance de vie moyenne d'un joueur pro, qui ne dépasserait pas les 55 ans.

Les risques

- À LA DÉCOUVERTE DE -

Les règles

De prime abord, le football américain possède tous les oripeaux d'un jeu barbare - et rébarbatif -, consistant à parer au plus pressé en évitant les coups.

Oui, les contacts existent et font même partie intégrante du spectacle. Mais le foot US tient plus du jeu d'échecs, d'autant plus excitant que les 22 pièces bougent en même temps.

Comme au basket, un match de football américain est découpé en quatre périodes, d'une durée effective de 15 minutes. Mais, à chaque passe non réussie ou à chaque fois que le ballon sort des limites du terrain, l'horloge se fige. Conséquences : un match dure en réalité un peu plus de 2h30.

C'est long, très long pour beaucoup. Mais la durée n'est plus un obstacle quand on commence à apprécier ce jeu de gagne-terrain aux règles de base pas si difficiles à comprendre...

LE JEU

Imaginez un événement qui réunisse l'apparat d'Hollywood, la rigueur du corps des Marines, le consumérisme le plus débridé et une ferveur quasi religieuse, et vous aurez une certaine idée de ce qu'est un Super Bowl.

Plus qu'un match de football (on ne précise plus qu'il est américain, hein), il s'agit d'un spectacle total, notamment pendant la mi-temps, où les étoiles de la musique remplacent les étoffes des maillots (débarrassées de tous sponsors mais rassurez-vous, ils sont ailleurs).

Prince, Bruce Springsteen, The Who, The Black Eyed Peas, Madonna ou Beyoncé se sont ainsi succédé au fil des années. Et, pour ceux qui n'aimeraient pas le foot US (et la musique, donc), le Super Bowl est également une gigantesque vitrine qui met la planète publicité en émoi. Les spots rivalisent d'inventivité pour plaire aux téléspectateurs-consommateurs américains. Et ils sont plus de 100 millions chaque année...

STARS

HISTOIRES

La légende

LE FILM

Joe Montana a disputé les deux dernières saisons de sa carrière aux Kansas City Chiefs, avant de prendre sa retraite à l'âge de 37 ans.

Le Super Bowl

L'ORIGINE

Ce qui impressionne en football américain, c'est la taille des équipes. Si 11 joueurs se relaient sur le terrain, un effectif compte près d'une cinquantaine d'éléments.

Les conditions météo extrêmes font partie de la NFL, dont le championnat se déroule en automne et hiver. Qu'il pleuve, neige ou vente, les joueurs doivent s'adapter.

L'AT&T Stadium de Dallas - la NFL est adepte du naming des stades - a coûté plus d'un milliard de dollars et dispose de l'un des cinq plus grands écrans géants au monde.

Le defensive end des Houston Texans JJ Watt, ici face à Andrew Luck (Indianapolis Colts) est un spécialiste du sack, plaquage du quarterback derrière la ligne d'engagement.

Aujourd'hui éloigné des choses du football, Joe Montana demeure pour beaucoup le plus grand quarterback de l'histoire de la NFL.